
Accouchement par césarienne : toutes les questions que vous vous posez

On dit qu’il n’y a pas d’accouchement idéal. Cependant, beaucoup de femmes enceintes redoutent la césarienne. Certaines la considèrent même comme un échec, la naissance par voie basse représentant le Graal. D’autres s’imaginent qu’elle permet peut-être de moins souffrir et d’éviter les contractions.
Dans les faits ?
En France, une femme sur cinq accouche par césarienne.
Qu’elle soit programmée ou réalisée en urgence, l’objectif reste toujours le même : faire ce qu’il y a de mieux pour le bébé et la maman. Comme tout acte chirurgical, l’accouchement par césarienne n’est pas anodin. Il est donc essentiel de comprendre les raisons de cette intervention et d’aborder les risques avec le personnel médical. Cela permet de se préparer, physiquement et psychologiquement, à la naissance de son bébé. En attendant, cet article vous apportera quelques réponses.
Définition : qu’est-ce qu’une césarienne ?

L’accouchement par césarienne s’oppose à l’accouchement naturel (ou physiologique). Il s’agit d’une intervention chirurgicale au cours de laquelle le gynécologue-obstétricien réalise une incision de l’abdomen et de l’utérus pour faire sortir le bébé. Ce type d’accouchement, dit « par voie haute », se déroule au bloc opératoire, sous anesthésie loco-régionale (rachianesthésie, péridurale) ou, plus rarement, sous anesthésie générale.
La césarienne est une technique fréquente, mais comporte des risques, comme toute opération. Elle peut être planifiée à l’avance ou réalisée en urgence lorsque l’accouchement par voie basse ne se passe pas comme prévu.
Valise de maternité pour une césarienne programmée

Pour débuter, voici en image, la liste des indispensables à prendre avec vous à la maternité pour une naissance par césarienne puis pour le séjour post-césarienne.
Une liste que vous pouvez télécharger et imprimer si vous le souhaitez pour la garder sous la main, et ne pas vous prendre la tête au moment venu de préparer votre valise de maternité spéciale césarienne : Liste de naissance césarienne programmée ❤️
Accoucher avec une césarienne programmée, c’est un peu différent évidemment, on n’a pas besoin des mêmes essentiels.
✨ Exit les choses que l’on conseille d’habitude en salle de naissance côté maman et on ajuste les quantités pour le séjour qui dure souvent 1 semaine (versus 2 à 4 jours pour un accouchement par voie basse).
Accouchement par voie haute : mythes et idées reçues
Comme pour tous les types d’accouchement, de nombreux mythes et idées reçues entourent la césarienne. Démêlons le vrai du faux ensemble.

1. L’accouchement par césarienne n’est pas un vrai accouchement
❌ Faux !
L’accouchement est l’ensemble des phénomènes mécaniques et physiologiques aboutissant à l’expulsion du fœtus et de ses annexes hors de l’utérus.
Définition du mot « accouchement » dans le Larousse
Beaucoup de mamans vivent très mal leur césarienne, surtout lorsqu’il s’agit d’une urgence. Il y a d’abord la déception de ne pas donner naissance de la façon dont elles l’avaient imaginé. Puis, il y a cette impression de ne pas être actrice de l’événement. Toutefois, lorsque la césarienne est réalisée sous anesthésie locale, la future maman assiste bien à l’arrivée de son bébé. Elle ne ressent pas la douleur et ne pousse pas, mais elle reste consciente pour vivre le moment et accueillir son nouveau-né.
2. On ne peut pas faire de peau à peau après une césarienne
✅❌ Vrai et faux !
La situation tend à évoluer sur ce point. L’Organisation Mondiale de la Santé recommande le peau à peau lors de la première heure de vie du bébé. Il existe de nombreuses études sur les bienfaits de cette pratique. Toutefois, en raison de la température du bloc opératoire ainsi que des variables liées à l’opération en elle-même (douleurs, vertiges ou inconfort dû à l’anesthésie, hémorragies, etc.), le peau à peau reste plus rare après une césarienne. Souvent, il est proposé au co-parent avant que la maman puisse le faire elle-même. Rassurez-vous, il n’est jamais trop tard pour ce moment privilégié avec votre nourrisson.
3. La récupération post-partum est plus difficile après une césarienne
✅❌ Vrai et faux !
Vous savez ce qu’on dit : chaque femme est différente et chaque accouchement aussi. Certaines mamans vivent un post-partum très compliqué après un accouchement naturel alors que d’autres se sentent bien dès le lendemain de leur césarienne. On ne peut donc rien affirmer sur ce point.
Ceci étant dit, dans les faits, voilà ce qui diffère :
- le temps de séjour à la maternité après une césarienne varie entre 4 et 7 jours (contrairement à 3 jours pour une naissance par voie basse) ;
- il peut y avoir des saignements vaginaux qui durent plus longtemps (3 semaines/1 mois), des tiraillements au niveau de l’incision et des difficultés à se mouvoir les premiers jours ;
- le surcroît de fatigue lié à l’opération en elle-même ;
- la cicatrice dont il faut prendre soin et surveiller afin d’éviter toute infection.
4. On ne peut plus accoucher par voie basse après une césarienne
❌ Faux !
Là encore, il n’y a pas vraiment de règle. Cela dépend de la raison pour laquelle vous avez accouché par césarienne, la première fois, et de l’état de votre utérus après celle-ci. C’est un sujet dont il faudra discuter avec le personnel médical qui suit votre grossesse.
Cependant, en général, après 3 césariennes, il n’y aura plus de tentative d’accouchement par voie vaginale.
5. La rééducation du périnée est inutile après une césarienne
❌ Faux !
Certes, le bébé n’a pas fait de dégâts sur son passage, mais la grossesse suffit à affaiblir le périnée. Pendant 9 mois, l’utérus grossit et appuie sur la vessie tandis que le fœtus pèse sur le plancher pelvien. Résultat ? Les tissus s’affaiblissent et se relâchent.
Accouchement par césarienne : le pour et le contre

La césarienne est proposée lorsque le gynécologue ou la sage-femme estiment l’accouchement naturel dangereux, voire impossible. On ne va donc pas vraiment peser le pour et le contre ici, mais plutôt aborder les cas de figure où la césarienne s’avère nécessaire, ainsi que les risques qu’elle comporte.
Les raisons d’une césarienne programmée
Tout au long de la grossesse, le personnel médical évalue la probabilité d’une césarienne. Hors cas exceptionnel (prématurité ou grossesse à risque dès le départ), on attend le dernier moment pour la planifier (aux alentours des 8 mois de grossesse). Les raisons de ce choix peuvent aussi bien concerner la future maman que le bébé :
- le bébé se présente par le siège ou dans une position transverse ;
- le bassin de la mère est jugé trop étroit par rapport à la taille et au poids du bébé ;
- c’est une grossesse multiple avec des complications à prévoir ;
- la future maman a déjà accouché plusieurs fois par voie haute ;
- le poids du bébé dépasse largement la moyenne (on parle de macrosomie fœtale) ;
- la maman souffre de diabète insulinodépendant mal équilibré ou d’une affection virale pouvant être transmise au bébé lors du passage par la voie vaginale (sida, herpès) ;
- le placenta est mal placé (placenta prævia).
Les avantages d’une césarienne planifiée

Oui, parce que la césarienne ne faisait probablement pas partie de votre projet de naissance, mais cela aide de voir le côté positif des choses. Avec une intervention programmée :
- vous connaissez la date de votre accouchement (le côté « surprise » du travail spontané est parfois source d’angoisse) ;
- vous pouvez mieux vous organiser, notamment pour la garde de ou des aînés, si vous avez déjà des enfants ;
- vous avez le temps de vous renseigner au maximum (si vous en ressentez le besoin) ;
- vous pouvez vous préparer afin de vivre au mieux cet événement (méditation, yoga, Fleurs de Bach, homéopathie, mais aussi massages, coupe de cheveux…).
En bref : prenez soin de vous 😉
Les raisons d’une césarienne non programmée
De son côté, la césarienne non planifiée est réalisée en urgence, après une tentative d’accouchement naturel :
- le travail ne progresse pas assez vite ou plus du tout ;
- le rythme cardiaque fœtal ralentit dangereusement ;
- le placenta se décolle de l’utérus ;
- la position du bébé s’avère dangereuse ;
- l’état de santé de la mère est préoccupant.
Les risques d’un accouchement par césarienne
L’intervention chirurgicale, par essence, comporte plus de risques, en particulier pour la santé de la mère, qu’un accouchement physiologique. Il vaut mieux savoir à quoi s’attendre pour s’y préparer au mieux :
- lésions accidentelles d’organes voisins de l’utérus ;
- hémorragie (une transfusion pourrait être nécessaire) ;
- infection ;
- embolie pulmonaire ;
- détresse respiratoire ;
- hypothermie ;
- déséquilibre du microbiote intestinal.
Bien vivre sa césarienne

Comment se déroule un accouchement par voie haute ?
En cas de césarienne programmée, il existe un protocole de préparation avant de passer au bloc opératoire :
- être à jeun ;
- pas de maquillage ni de vernis à ongles ;
- pas de bijoux ;
- rasage du pubis ;
- douche avec savon antiseptique.
Ensuite, que se passe-t-il dans la salle d’opération ? Vous êtes installée, les bras en croix et les pieds attachés (pour ne pas qu’ils tombent en raison de l’anesthésie). Le champ opératoire est posé devant vous : vous ne verrez rien. L’anesthésiste intervient en premier, puis se place à vos côtés. N’hésitez pas à lui dire si quelque chose ne va pas pendant l’opération (envie de vomir, bouffée de chaleur, tête qui tourne, etc.). Ensuite, le gynécologue prend le relais. L’incision s’effectue au-dessus des poils du pubis. Il faut parfois appuyer sur le ventre pour faire sortir le bébé. Vous pouvez ressentir ces pressions, mais pas la douleur.
Une fois le cordon ombilical coupé, et si la situation le permet, on vous présente votre bébé. Comme il fait froid, il est ensuite emmené dans une autre salle, avec le co-parent, pour bénéficier des premiers soins. Du côté de la maman, le placenta est retiré, puis l’équipe chirurgicale procède aux sutures.
Avant d’être conduits dans leur chambre, la maman et le nouveau-né passent 2 heures sous surveillance en salle de réveil. Un traitement anti-douleur est administré automatiquement. Vous aurez également une injection d’anticoagulant pour prévenir le risque de phlébite et d’embolie pulmonaire.
Combien de temps dure une césarienne ?
C’est assez rapide. Il faut compter un peu moins d’une heure. L’étape la plus longue étant généralement la suture, après la naissance.
Comment se préparer psychologiquement pour une césarienne ?
On entend souvent que cela ne sert à rien de suivre les cours de préparation à l’accouchement si l’on doit subir une césarienne. En réalité, ces cours préparent à la naissance et à la parentalité. Ils abordent de nombreux sujets, pas seulement la poussée ou la respiration durant les contractions. Et puis, vous connaissez l’expression : l’information, c’est le pouvoir. Plus vous êtes informée, plus vous êtes en contrôle de la situation.
C’est pourquoi notre deuxième conseil est de discuter au maximum avec l’équipe médicale qui suit votre grossesse. Posez toutes vos questions. Vraiment toutes. Ne laissez aucune inquiétude en suspens.
Accoucher par césarienne : la to do liste

Afin de vivre au mieux votre accouchement par césarienne, nous avons regroupé une petite liste de choses à faire, mais aussi d’objets à glisser dans votre valise de maternité pour favoriser votre bien-être :
- lire et vous informer sur le sujet ;
- écouter des témoignages qui peuvent vous rassurer (le podcast Bliss, par exemple) ;
- s’assurer d’avoir un dossier médical complet pour éviter toute mauvaise surprise (antécédents personnels, mais aussi familiaux, traitements ou médicaments en cours, allergies) ;
- choisir des cours de préparation à la naissance axés sur la relaxation (sophrologie, hypnose prénatale, etc.) ;
- prévoir des lingettes intimes, du shampoing sec et du savon pH doux ;
- acheter des culottes taille haute afin que l’élastique ne tombe pas sur la cicatrice ;
- prévoir des vêtements qui ne serrent pas la taille (tenues amples, matières souples et douces, ceintures élastiques) ;
- privilégier les chemises de nuit aux pyjamas ;
- acheter des bas de contention (et les mettre ! Cela contribue à limiter le risque de phlébite et d’embolie pulmonaire) ;
- ne pas hésiter à exprimer ses besoins et ses ressentis ;
- se ménager (quitte à vexer la belle-famille qui veut absolument voir le bébé à la maternité).
La césarienne : FAQ

Peut-on choisir d’accoucher par césarienne ?
Ce n’est pas très courant, mais certaines femmes refusent l’accouchement par voie basse (peur de la douleur, expérience traumatisante, etc.). La césarienne leur semble donc la meilleure option. Dans ce cas, il faut en discuter avec le professionnel de santé qui suit la grossesse. Les risques doivent bien être évoqués. Le professionnel n’est pas obligé d’accepter la césarienne sur demande. Il pourra alors rediriger la future maman vers un collègue.
Le co-parent peut-il assister à l’accouchement par césarienne ?
La plupart du temps, oui. Le co-parent ou l’accompagnant sera habillé en conséquence pour être présent dans le bloc opératoire. N’hésitez pas à vous renseigner sur ce sujet auprès de votre maternité.
Quelle anesthésie est utilisée pour réaliser une césarienne ?
L’anesthésie loco-régionale est la plus fréquente. Elle permet de n’endormir qu’une partie du corps. La maman reste donc consciente pour la naissance de son enfant. Cela peut être une péridurale ou une rachianesthésie.
Plus rarement, la césarienne se fait également sous anesthésie générale. Cette solution intervient en dernier recours.
Peut-on allaiter après une césarienne ?
Oui. La montée de lait peut prendre plus de temps à se faire, mais rassurez-vous, elle se fera. Le personnel soignant vous conseillera également sur les positions les plus confortables pour allaiter en cas de césarienne.
Si on devait résumer…

Accoucher par césarienne peut faire peur, mais souvenez-vous que cela permet de sauver des vies. La vôtre, potentiellement, et celle de votre enfant. Ce n’est jamais une partie de plaisir de se faire opérer. Cela génère de l’angoisse et même de la culpabilité. Pourtant, ce n’est la faute de personne. La grossesse vient avec son lot d’imprévus, c’est comme ça. Et il n’y a pas d’accouchement meilleur qu’un autre. C’est même Anna Roy qui le dit !
Il faut vraiment dire aux femmes “bravo, chapeau bas, c’est génial ce que vous avez fait, c’est extraordinaire”, tout autant que sa voisine, sa copine, qui a accouché par voie basse, sans péridurale, dans la baignoire. Elles ont les mêmes capacités et les mêmes qualités.
Anna Roy, sage-femme (propos extrait du podcast Tout sur elles)
D’ailleurs, vous savez comment on appelle une femme qui a accouché par césarienne ? Une femme césarisée. Ça donne l’impression d’avoir gagné une médaille, non ? 😉