5 choses à savoir sur la prématurité
Un nouveau-né prématuré repose paisiblement dans une couveuse en néonatalogie, équipement essentiel pour la survie et la santé des bébés arrivés trop tôt. Cet environnement contrôlé est vital pour assurer leur développement et leur croissance postnatale. L'image capture l'attention sur les soins spécialisés nécessaires aux prématurés dans les unités de maternité.

Bébé prématuré : 5 réponses à vos questions

Stéphanie Genestar
Publié le par
Mis à jour le

On parle de prématurité pour les bébés nés avant 37 semaines d’aménorrhée, soit 8 mois et demi de grossesse, quand la durée normale et maximale est de 42 semaines. Ces naissances concernaient 13,4 millions de nourrissons en 2020, soit plus d’une sur dix et environ 55 000 par an en France. Parfois spontanées ou parfois liées à des problèmes de santé, ces naissances prématurées soulèvent souvent de nombreuses questions et inquiétudes chez les futurs parents. Comment s’expliquent-elles ? Quelles seront les conséquences pour mon enfant ? Devra-t-il être surveillé ?… On fait le point.


Quand parle-t-on de prématurité ?

La délicatesse du contact humain est mise en lumière alors qu'une main adulte soutient avec précaution la tête d'un bébé prématuré, soulignant l'importance des soins parentaux dans les premiers stades de la vie d'un prématuré.

Comme on l’a dit, les « prémas » sont les enfants nés avant 37 semaines d’aménorrhée, ou SA. Saviez-vous qu’il existe trois niveaux de prématurité ?

• La très grande prématurité : pour une naissance ayant lieu avant 28 semaines d’aménorrhée, soit moins de six mois de grossesse ;

• La grande prématurité : pour une naissance ayant lieu entre la 28e et la 32e semaine d’aménorrhée, soit six à sept mois de grossesse ;

• La prématurité moyenne : pour une naissance ayant lieu entre la 32e et la 36e semaine d’aménorrhée révolue, soit sept à huit mois de grossesse.

Avant 22 semaines, il n’existe malheureusement pas de chance de survie et né entre la 22e et la 25e semaine, le nourrisson a peu de chances de survivre et un risque élevé de souffrir de séquelles sévères.

Heureusement, la majorité des naissances prématurées a lieu entre la 32 et la 36e SA.

En cas de doute ou de suspicion de prématurité, les futures mères peuvent être redirigées vers une maternité mieux équipée que celle où elles ont commencé leur suivi, de type III.

Le nombre de naissances prématurées a augmenté au fil des années et, grâce aux progrès de la médecine, les chances de survie également, plus spécifiquement dans les pays développés.  
Nos conseils pour savoir comment choisir la maternité.

Semaine de quoi ?!
Avouez-le, avant que votre gynécologue ou sage-femme vous en parle, vous ignoriez ce dont il s’agit. Explications :
Les semaines d’aménorrhée ne sont rien de plus que le temps écoulé depuis le premier jour de vos dernières règles.
En d’autres termes, c’est le calendrier de la grossesse qui prend en compte les deux semaines avant la conception, lorsque vous n’étiez même pas encore enceinte. Un peu déroutant au début, n’est-ce pas ?
Pour les calculer, on ajoute deux semaines aux semaines de grossesse.


Exemple : 1 mois en semaines de grossesse (SG) = 1 mois et demi en SA

Quelles sont les conséquences d’un accouchement prématuré pour le bébé ?

Des soignants prodiguent des soins délicats à un bébé prématuré dans une unité de soins intensifs néonatals, symbolisant les interventions médicales avancées nécessaires pour soutenir la vie et la santé des plus petits et des plus vulnérables.

Le développement du nourrisson n’étant pas complet, un accouchement prématuré a des conséquences qui vont notamment dépendre du niveau de prématurité.

• En cas de très grande prématurité : du fait de l’immaturité de son système respiratoire, le nouveau-né est mis sous respirateur et sous intraveineuse et sous haute surveillance pour éviter les complications (infections, hémorragie cérébrale…)  

• En cas de grande prématurité : le nourrisson est placé en couveuse qui permet notamment de le protéger du froid. En effet, à ce stade, il n’a pas les capacités de réguler sa température tout seul.

• En cas de prématurité moyenne : placé en couveuse, il est généralement capable de se nourrir sans l’aide d’une sonde. Il peut toutefois avoir quelques difficultés à avaler et reste fragile, se fatiguant rapidement.

Il existe des risques de séquelles qui vont dépendre de différents critères, le principal étant le degré de prématurité : 

• Handicap moteur ;
• Surdité ;
• Troubles cognitifs ou du comportement ;
• Jaunisse ou autre pathologie…

Selon ces risques, une surveillance particulière et un protocole de soins spécifiques seront mis en place par les professionnels médicaux.

Petits pieds d'un bébé prématuré recevant des soins médicaux spécialisés dans une unité de néonatalogie, illustrant l'importance de l'assistance et de la surveillance continue pour les nouveau-nés arrivant avant terme.

La couveuse est comme une petite bulle de soin qui offre aux bébés nés avant terme un environnement propice à leur développement. 

Également appelée incubateur, c’est un équipement médical conçu pour créer un environnement contrôlé, reproduisant les conditions idéales de l’utérus pour les nouveau-nés prématurés ou malades. 

Ces petites capsules technologiques sont remplies d’une multitude de fonctionnalités visant à assurer la croissance et le bien-être de ces bébés fragiles :

• La température est maintenue à un niveau constant ;
• L’humidité est contrôlée, et l’oxygène est administré avec précision ; 
• Des capteurs surveillent en permanence les signes vitaux du bébé,
• Des néons reproduisent la douce luminosité à laquelle il aurait été exposé in utero.

Les avantages :

• Elle crée un environnement stable et sûr, protégeant le bébé des fluctuations extérieures et favorisant ainsi le développement de ses organes encore fragiles.
• Elle assure un maintien précis de la chaleur, évitant les variations qui pourraient compromettre son bien-être.
• Elle limite le risque de microbes et d’infections chez les prématurés, dont le système immunitaire est encore immature.
• Elle permet une intervention immédiate en cas de besoin.

Quelles en sont les causes ?

Une mère touche doucement son enfant prématuré à travers l'ouverture d'une couveuse, une image qui évoque les soins maternels intensifs et l'amour inconditionnel dans un environnement de soins néonatals pour les prématurés.

70 % des naissances prématurées le sont de façon spontanée, sans qu’il y ait d’explications particulières, ou rarement identifiées. Les causes peuvent être diverses :

• Une infection 
• Une anomalie du placenta ou de l’utérus
• Du diabète
• Le stress (un risque deux fois plus important a été observé chez les femmes cadres)

Les 30 % restants sont des accouchements déclenchés suite à une décision médicale, quand la santé ou la survie de la maman ou du fœtus sont en danger suite à :

• Une forte hypertension artérielle de la maman avec risque de pré-éclampsie (qui concerne environ 20 % des accouchements déclenchés avant le terme) ;
• Un retard de croissance observé chez le fœtus ;
• Une hémorragie maternelle ;
• etc.

Ces accouchements précoces se font alors, soit par déclenchement, soit par césarienne.

Un moment émouvant de peau à peau entre un père et son bébé prématuré, une pratique qui favorise le lien affectif et soutient la santé et le bien-être des bébés nés prématurément.

La probabilité d’accoucher prématurément est également plus grande en cas de grossesse multiple : 52,6 % de chances contre 5 % pour un enfant seul, selon l’enquête nationale périnatale de 2021.

En cas de risque de naissance prématurée, l’équipe médicale intensifie la surveillance de la mère et du fœtus. Des examens réguliers et des tests spécifiques sont effectués pour détecter tout signe précoce de travail prématuré.

• Selon la situation, des traitements médicaux tels que la tocolyse (pour stopper les contractions), l’administration de stéroïdes pour renforcer les poumons du bébé, et l’administration d’antibiotiques peuvent être préconisés.
• En cas de risque imminent, l’hospitalisation peut être recommandée. Cela permet un accès rapide aux soins médicaux et une surveillance constante.

Le gynécologue-obstétricien, la sage-femme ou les infirmières communiquent ouvertement avec les parents, expliquant les options disponibles, les risques et les avantages, et les impliquant dans les décisions médicales.

Avec une éducation approfondie, une préparation psychologique, et une communication transparente, chaque pas vers l’arrivée prématurée devient un peu plus rassurant.

Quel est le suivi pour un bébé prématuré après sa naissance ?

La petite main d'un bébé prématuré, entourée de câbles et de tubes dans une unité néonatale, représentant la fragilité de la vie en cas de naissance prématurée et l'importance des soins médicaux spécialisés.

Le suivi dépendra ici de l’avancée de la grossesse au moment de sa venue au monde. Eh oui, un bébé né à 6 ou 7 mois de grossesse n’aura pas les mêmes « besoins » qu’un bébé qui sort du ventre de sa maman à presque 9 mois de grossesse.

Les très grands prématurés qui doivent être particulièrement surveillés sont tout d’abord placés et suivis dans un service de réanimation néonatale, puis en soins intensifs. Enfin, quand leur état le permet, ils rejoignent le service de néonatologie.

Installés dans des couveuses chauffées, les bébés « prémas » en sortent quand ils ont atteint un certain poids (1,6 à 2 kg) et sont en capacité de réguler, seuls, leur température.

Outre ces incubateurs, ils reçoivent une assistance respiratoire si nécessaire et sont souvent nourris par sonde. À cela s’ajoute une surveillance pour éviter et traiter toute complication ou infection qui pourrait survenir et pour veiller à repérer les éventuelles anomalies cardiaques, neurologiques ou physiques.

La musicothérapie est parfois utilisée dans les services de néonatologie et semble avoir de réels bienfaits sur le développement neurologique, émotionnel et sensoriel de ces nourrissons. Cette activité leur procure une ambiance apaisante à travers des sons musicaux, vocaux, des chants qui les stimulent.

Quels conseils pour rencontrer son bébé en douceur dans ces circonstances ?

Un bébé prématuré portant un bonnet et une sonde nasale est nourri au biberon, mettant en évidence les méthodes adaptées de nutrition pour les nourrissons nés avant terme, essentielles à leur croissance et à leur développement

Dans le cas d’une naissance prématurée, outre la santé du bébé et l’inquiétude qui va avec, c’est aussi souvent la « rencontre » parents-enfant qui est bouleversée. Voir son bébé entubé, relié à des fils et dans une machine, est très difficile. Ne pas pouvoir le toucher ou le prendre comme on voudrait… Cette rencontre tant rêvée et idéalisée s’en trouve perturbée.

Heureusement, il reste tout de même des moyens de se connecter à son tout petit, malgré les circonstances et d’être présent, malgré les machines :

Un bébé prématuré reçoit son premier bain avec précaution et amour par des mains attentives, une étape clé dans les soins post-nataux apportés aux prématurés pour assurer leur bien-être et hygiène dans une maternité.

• Participer aux soins avec l’équipe soignante ;
• Faire du peau à peau quand cela est possible ;
• Le câliner ;
• Nourrir son bébé, lui donner le sein ou un biberon de lait adapté ;
• L’observer et voir ses réactions pour mieux communiquer avec lui ;
• Lui lire des histoires ;
• Lui chanter des chansons ;
• Lui parler de son retour à la maison, de ses frères et sœurs, de sa chambre… ;
• Lui sourire tout simplement…

La simple présence de ses parents est extrêmement bénéfique pour le nouveau-né.

Nos conseils pour prendre soin de votre nouveau-né en toute sérénité.

La maison des parents, un intérieur chaleureux et accueillant doté de nombreuses plantes et d'un coin salon confortable avec des coussins colorés, représentant un environnement apaisant pour les parents gérant le stress et les défis associés à la prématurité d'un nouveau-né.

Créée à la fin des années 90, la Maison des Parents est une structure d’accueil située à proximité des établissements de santé et qui offre un hébergement temporaire aux parents, et parfois à la fratrie, des tout-petits hospitalisés. Elle leur permet d’être au plus près de leur enfant et de le voir aussi souvent que possible.

Par ailleurs, elle permet souvent de trouver une forme de soutien émotionnel où les différentes familles vivant des situations similaires peuvent partager leur expérience, leurs doutes et se réconforter mutuellement.

Dans ce voyage parfois imprévisible de la prématurité, l’optimisme réside dans chaque petit battement de cœur et chaque progrès minuscule. Si vous êtes dans cette situation, soyez sereins, les avancées scientifiques et médicales ouvrent des horizons prometteurs pour les bébés prématurés et les futurs parents sont aujourd’hui très bien accompagnés. Et quand toute la petite famille sera enfin à la maison, n’oubliez pas de venir consulter les conseils de minipouce.

Notre checklist des rdv médicaux importants de votre jeune enfant

Sources :

Who.int
Inserm
Naître et grandir
SOSPrema