Après chacun de mes deux accouchements, ma sage-femme a été mon pilier, mon phare dans la tempête maternelle. Je lui ai posé toutes sortes de questions : des plus futiles (« Quels compléments alimentaires pour éviter la chute des cheveux ? ») aux plus fondamentales (« Comment être une bonne mère ? »).
Parfois, j’arrivais dans son cabinet le cœur lourd, mais je repartais toujours reboostée, avec des conseils concrets et rassurants. Mon suivi post-partum avec une sage-femme a été plus que bénéfique, pour moi, mes nouveau-nés et ma famille. J’espère qu’il le sera pour vous aussi.
À retenir sur la sage-femme post-accouchement :
- La sage-femme réalise votre suivi médical postnatal ainsi que celui de votre bébé ;
- Ce suivi est encadré par l’Assurance Maladie et pris en charge totalement ou en partie ;
- La sage-femme peut vous proposer des séances de rééducation abdomino-périnéale.
- Elle vous soutient lors de votre allaitement ;
- Le suivi post-partum par une sage-femme est un accompagnement complet, physique et émotionnel ; n’hésitez pas à lui parler de vos difficultés et de vos questionnements.

Le rôle de la sage-femme après l’accouchement
Que ce soit votre premier, votre deuxième ou même votre dixième bébé (wahou !), l’accouchement bouleverse la vie d’une femme. Dans cette étape intense, il est essentiel de ne pas rester seule, mais de s’entourer des bonnes personnes.
La sage-femme est un véritable pilier du post-partum. Elle veille sur vous et sur votre nourrisson à la sortie de la maternité, et peut vous accompagner pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois.
Au-delà du médical, elle vous aide à apprivoiser votre nouveau corps, à retrouver confiance et à poser toutes vos questions sans jugement. Son rôle est d’écouter, de conseiller et de soutenir les mères, pour que cette période si délicate se déroule le plus sereinement possible.

En post-partum on est peu accompagnée c’est vrai. Durant cette période, j’invite mes patientes à se recentrer sur elles, à s’autoriser à penser à elles. On est un peu dissociée au début de la maternité. On dit souvent qu’être mère se résume bien à la petite phrase qui détourne un verset biblique : « tu aimeras ton prochain plus que toi-même », mais cela conduit à l’oubli de soi. Néfaste pour soi-même, mais aussi, à terme, pour l’enfant et l’entourage.
Clémence Perrazi Menut
Sage-femme à Aix-en-Provence
Suivi médical de la jeune maman
Votre suivi post-partum avec une sage-femme est encadré et remboursé par la Sécurité sociale.

Les premiers jours après la naissance
Jusqu’au 12ᵉ jour après la naissance, une sage-femme assure votre suivi. La première visite a lieu, en général, 24 à 48 h après votre retour à la maison, chez vous ou à son cabinet. Elle vérifie que vous récupérez bien sur le plan physique (cicatrice de césarienne ou du périnée, douleurs, saignements…), mais aussi comment vous vous sentez moralement. C’est également un moment pour parler allaitement, soins du bébé, ou encore début de rééducation du périnée. Bref, aucune question n’est « trop bête » : osez tout demander !
L’entretien postnatal avec une sage-femme
Entre la 4ᵉ et la 8ᵉ semaine, vous bénéficiez d’un temps d’échange sur votre moral, vos émotions et votre quotidien. Cet entretien permet de repérer les signes précoces d’une dépression post-partum.
La consultation médicale postnatale
Elle a lieu dans les 6 à 8 semaines après l’accouchement. Elle comprend deux temps forts :
- Un examen médical avec la sage-femme pour vérifier la cicatrisation et voir si une rééducation abdomino-périnéale est nécessaire.
- Un moment d’échange pour faire le point sur votre état de santé, le déroulement de l’allaitement, les relations avec votre enfant, etc.
Des séances de suivis supplémentaires si besoin
Si vous en ressentez le besoin, vous pouvez demander jusqu’à 2 visites de suivi avec votre sage-femme entre le 8ᵉ jour et la 14ᵉ semaine après votre accouchement. L’allaitement, le lien avec bébé, la fatigue ou l’organisation de vos journées… tous les sujets peuvent être abordés.
La rééducation périnéale et abdominale
C’est une étape clé pour votre santé sur le long terme. Après la grossesse et l’accouchement, le périnée est fragilisé. Sans rééducation, cela peut entraîner des désagréments comme des fuites urinaires en cas de toux ou d’effort, une sensation de lourdeur, ou une perte de tonicité. À long terme, des complications plus sérieuses peuvent apparaître (incontinence, prolapsus).
La rééducation périnéale (10 séances en moyenne, parfois plus) permet de renforcer ces muscles et d’éviter ces soucis. Elle est souvent associée à une rééducation abdominale pour retendre les muscles abdominaux, mis à rude épreuve pendant la grossesse.
⏩ En savoir plus : Rééducation du périnée !

La rééducation périnéale, abdominale et le yoga sont de bonnes façons de se reconnecter à soi, physiquement. Après un accouchement, le corps peut nous sembler étranger et il faut se retrouver.
Clémence Perrazi Menut
La rééducation périnéale est souvent la première chose que les femmes font exclusivement pour elles-mêmes après un accouchement. C’est tout simple, mais s’autoriser à se réaccorder du temps commence par là. Voilà la première marche pour se réinvestir.
Sage-femme à Aix-en-Provence
Suivi médical du nouveau-né

Saviez-vous que votre sage-femme peut aussi assurer le suivi postnatal de votre bébé ?
Je l’avoue, à la naissance de mon premier enfant, je n’en avais aucune idée. À la sortie de la maternité, j’ai tenté d’appeler un pédiatre, mais il ne recevait les nourrissons qu’à partir d’un mois. J’ai alors contacté mon médecin traitant : refus, car mon fils n’était pas son patient. Panique à bord pour la jeune maman que j’étais !
Mon réflexe de l’époque (et encore aujourd’hui parfois) : décrocher mon téléphone et appeler ma sage-femme.
Les sages-femmes sont tout à fait habilitées à suivre les mères ET leurs bébés jusqu’au 12ᵉ jour après l’accouchement. Elles auscultent votre nouveau-né, surveillent sa prise de poids et s’assurent que tout va bien côté santé. C’est un vrai soutien quand on se sent un peu perdue au début.
Le bien-être maternel au cœur du suivi post-partum
En post-partum, ce n’est pas toujours le corps qui est le plus difficile à gérer. Bien souvent, c’est l’esprit. Fatigue, montagnes russes émotionnelles, matrescence, baby blues ou parfois dépression post-partum : l’arrivée d’un bébé bouleverse tout. Dans ces moments fragiles, votre sage-femme est là pour vous écouter, vous rassurer et vous aider à traverser cette période avec plus de sérénité.
⏩ Pour aller plus loin : burn-out parental et dépression post-partum.

Faites-vous confiance, soyez patiente. On rencontre son enfant quand il naît. Et rencontrer quelqu’un, apprendre à le connaître… C’est long, non ?
Soutien psychologique et émotionnel
Pour chacun de mes deux accouchements, les rendez-vous chez ma sage-femme étaient ma safe place. J’adorais y aller (même pour la rééducation périnéale, c’est dire !). C’était un moment rien qu’à moi, pour me reconnecter à mon corps et déposer tout ce que je vivais.
Je pouvais parler librement de mes difficultés, sans peur d’être jugée. Et à chaque fois, je repartais reboostée, avec des conseils vraiment adaptés à ma situation.
La sage-femme, c’est LA spécialiste de la grossesse, de la maternité, de l’accouchement ET du post-partum. Elle a déjà accompagné des centaines de femmes ; elle a donc forcément croisé des situations proches de la vôtre. Elle sait répondre à vos questions, vous orienter et surtout vous aider à traverser les moments plus compliqués.

Si une maman va bien, si elle fait des choses qui lui font plaisir alors elle sera bien plus détendue avec son enfant que si elle fait tout un tas de choses parce qu’elle s’y oblige, parce que « c’est ce qu’il faut faire.
Clémence Perrazi Menut, Sage-femme à Aix-en-Provence
Les mamans qui vont bien sont celles qui s’autorisent des choses, qui se font plaisir. Je veux déculpabiliser la maternité.
Par exemple, mieux vaut un biberon donné avec amour qu’un sein forcé. Les enfants apprennent par mimétisme : s’ils voient une maman qui sourit et sait rigoler de ses faiblesses, il sera comme ça. Dites-vous : si je vais bien, mes enfants iront bien. Et prenez le temps d’aller bien !
Conseils pratiques pour le quotidien
Votre sage-femme est aussi là pour vous donner des clés qui allègent le quotidien : organisation, gestion de la fatigue, relation avec vos aînés, tensions de couple (le fameux babyclash)… Elle apporte ce recul qu’on n’a pas toujours quand on est plongée dans le tourbillon du post-partum.
Comme me le répétait souvent ma sage-femme : « Faites-vous la vie douce. »

Quel conseil donneriez-vous aux futures mères pour bien vivre les premières semaines après l’accouchement ?
La rééducation commence dès la table d’accouchement ! Leur corps est alors dans un état qui n’est ni celui de la grossesse ni celui d’avant la grossesse : baisse de la force musculaire, articulations lâches, bassin élargi… Tout est différent.
Clémence Perrazi Menut, Sage-femme à Aix-en-Provence
Dès la table d’accouchement on peut prendre conscience de son corps, de sa respiration et reprendre ce que l’on a appris avant d’accoucher.
Le yoga m’a aidée pour ça. Plus on a pris conscience de son corps pendant la grossesse, plus on peut être éveillée, accompagnée ensuite. En post-accouchement c’est plus difficile de mettre ça en place si rien n’a été fait en amont. Ce temps du congé maternité doit être l’occasion de prendre conscience de son corps et des changements qui s’opèrent.
Avant d’être enceintes, les femmes ont rarement une idée précise de ce qu’est leur périnée. Or, le périnée d’une femme c’est son socle, c’est l’ancrage d’une femme, disons le plancher de la maison. Après l’accouchement il est physiquement attaqué, mais aussi énergétiquement. J’ai développé cette idée avec le temps, mais le périnée n’est pas juste un simple ensemble de muscles.
Accompagnement dans l’allaitement

Que vous choisissiez le biberon ou l’allaitement, votre sage-femme est là pour vous soutenir. Mais c’est elle la vraie spécialiste de l’allaitement ! Même si cette pratique se démocratise, elle n’est pas toujours intuitive, et il est normal d’avoir plein de questions voire de rencontrer des difficultés.
Elle vous aide à installer votre allaitement, à le poursuivre quand vous reprenez le travail, ou même à l’arrêter, sans culpabiliser. Elle vous écoute, vous conseille et vous accompagne pas à pas, pour que ce moment reste serein autant pour vous que pour votre bébé.

Il y a beaucoup de pression autour de l’allaitement ces dernières années. Qu’en penses-tu ?
En effet ! J’accompagne les femmes dans leurs choix et je les aide à se déterminer en ce qui concerne l’allaitement. Je les aide quand elles en ont envie. L’allaitement est une liberté : au sein, tiré puis donné au biberon, sein + biberon…. Chacune fait à sa façon. Je n’ai jamais dit à une patiente : il faut arrêter maintenant et faire ci et ça.
Clémence Perrazi Menut
L’allaitement c’est compliqué, parfois on en a marre, parfois cette fusion on n’en a plus envie. C’est toute la dichotomie quand on est jeune maman. On est toujours partagée entre fusion et séparation et il faut l’accepter. Mon rôle est de donner les bonnes pistes pour l’allaitement. Ensuite idéalement, je recommande de s’entourer d’un ou deux professionnels référents (sage-femme, pédiatre, conseillère en lactation, etc.) et ne pas se laisser happer par les conseils des uns et des autres qui peuvent être contradictoires. Enfin sur l’allaitement à la demande, un bébé ne pleure pas que lorsqu’il a faim.
On a toutes, moi la première, envie d’être de nouveau dans un corps que l’on reconnaît, dans lequel on se sent mieux. Si le congé maternité était plus simple, on aurait plus de temps pour reprendre notre souffle ! Tout passe, il faut avoir confiance dans le temps. C’est une émotion, la confiance en soi. Ce n’est pas un état. Lorsque l’on est enceinte ou jeune maman, cette émotion est mise à rude épreuve ; il faut garder confiance en soi et en la vie. La patience c’est la confiance dans le temps et la maternité demande de la patience !
Sage-femme à Aix-en-Provence
Quand et comment consulter une sage-femme en suivi postnatal ?
Si vous souhaitez bénéficier d’un suivi post-partum par une sage-femme, plusieurs options s’offrent à vous :
- votre sage-femme habituelle : si vous l’avez déjà rencontrée pendant votre grossesse, elle connaît votre histoire et pourra organiser votre suivi postnatal. Elle vous expliquera comment elle fonctionne, quand et où elle vous verra.
- une sage-femme libérale : si vous n’en avez pas encore, vous pouvez joindre celle de votre choix avant la naissance pour planifier vos visites post-partum.
- la sage-femme de la PMI : les services de Protection Maternelle et Infantile accompagnent les mamans après l’accouchement. Vous pouvez y rencontrer différents professionnels de santé, dont des sages-femmes, à domicile ou sur place. Pensez à prendre contact avec la PMI la plus proche de chez vous avant votre accouchement pour anticiper votre suivi.
- le PRADO : c’est un programme personnalisé coordonné par l’Assurance Maladie lors du retour à la maison. L’équipe médicale de la maternité décide si vous pouvez en bénéficier. Un conseiller organise alors, entre autres, le passage d’une sage-femme à domicile.
Le suivi post-partum par une sage-femme : quelle différence avec d’autres accompagnements ?

Bien sûr, la sage-femme n’est pas la seule professionnelle à pouvoir intervenir après la naissance de votre bébé. Votre médecin traitant ou votre gynécologue peuvent réaliser l’entretien postnatal et la consultation médicale postnatale. La rééducation abdomino-périnéale peut se faire avec un kinésithérapeute.
Mais la sage-femme, elle, vous offre une prise en charge globale : physique ET psychique. Formée spécifiquement au suivi du post-partum, elle connaît tous les aspects de cette période particulière. Elle peut vous accompagner de manière complète, pour que vous et votre nouveau-né soyez bien soutenus.
Les premiers mois de la maternité expliqués par une sage-femme
Les premiers mois après l’accouchement ressemblent à une parenthèse hors du temps. Entre les changements physiques et émotionnels, la nouvelle organisation familiale et un bébé qui réclame toute votre attention, il est normal de se sentir un peu perdue. Pas de panique : cette période intense est passagère. Petit à petit, vous trouverez votre rythme et votre équilibre.

Mais n’est-ce pas un peu normal de faire passer son enfant en premier durant ses premiers mois de vie ?
Cette préoccupation maternelle primaire est un processus physiologique normal, destiné à assurer la survie du nourrisson, mais il doit demeurer passager. Au bout d’un moment on doit refaire attention à soi. Nous sommes aujourd’hui dans une société très extrême, il n’y a pas de demi-mesure et trop de femmes s’oublient dans la maternité. Nous (les femmes) avons intégré que nous devons nous sacrifier en tant que femmes.
Clémence Perrazi Menut
Mais notre génération ouvre les portes pour les générations futures. Et ouvrir les portes, ça fait mal ! Nos grand-mères ne se posaient pas autant de questions sur comment être mère. C’est pour ça que l’on parle beaucoup d’épuisement maternel et de burn-out maternel ces dernières années. De plus, les femmes sont jugées en permanence et condamnées aussi : celle qui est trop à la maison est montrée du doigt, mais celle qui est trop au boulot l’est tout autant.
Sage-femme à Aix-en-Provence
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Tout savoir sur la sage-femme en post-partum

Combien de temps dure le suivi postnatal par une sage-femme ?
Le suivi postnatal « classique » dure généralement jusqu’à 8 semaines après l’accouchement. Selon les besoins de la maman, ce suivi peut être prolongé jusqu’à la 14e semaine. Il est souvent complété par la rééducation du périnée, qui débute vers 6 à 8 semaines post-partum.
Quelles différences entre sage-femme, doula et accompagnante périnatale ?
La sage-femme est une professionnelle de santé diplômée et reconnue par l’État. Elle assure le suivi médical de la mère et du bébé.
La doula aide la future mère et son entourage pendant la grossesse, l’accouchement et la période postnatale.
L’accompagnante périnatale apporte aux couples un soutien physique et émotionnel ainsi que des outils concrets. Elle permet aux parents de révéler leurs compétences et renforcer leur confiance à prendre les décisions adaptées.
La doula et l’accompagnante périnatale interviennent en complément d’un suivi médical.
Est-ce que la rééducation périnéale est obligatoire ?
Non, mais elle est fortement recommandée. Elle permet de retonifier le périnée, fragilisé durant la grossesse et l’accouchement, et de prévenir des complications à long terme.
Est-ce que les consultations postnatales avec une sage-femme sont remboursées ?
Oui, les visites postnatales réalisées dans les 12 jours qui suivent l’accouchement sont prises en charge à 100 % par l’Assurance Maladie. Idem pour la consultation médicale postnatale qui a lieu entre la 6e et la 8e semaine post-partum. Les autres séances de suivi (comme la rééducation périnéale) sont remboursées selon les conditions habituelles (70 %).
Une sage-femme peut-elle prescrire des médicaments après l’accouchement ?
Oui. La sage-femme est habilitée à prescrire certains médicaments adaptés au post-partum (antalgiques, contraceptifs, antispasmodiques).
La sage-femme peut-elle aussi suivre le bébé ?
Oui. Elle peut examiner votre nouveau-né jusqu’au 12e jour après l’accouchement. Elle surveille la prise de poids, l’évolution du cordon ombilical, etc. En cas de problèmes, elle vous renverra vers un médecin.
Combien de séances de rééducation périnéale sont prises en charge ?
10 séances de rééducation périnéale sont remboursées par l’Assurance Maladie.
Puis-je consulter une sage-femme même si j’ai eu une césarienne ?
Oui. La sage-femme assure le suivi médical et émotionnel, quelle que soit la voie d’accouchement.