Sage-femme, ton accompagnante de grossesse
Suivi de grossesse par une sage-femme : rôle, étapes et conseils pratiques

Suivi de grossesse par une sage-femme : rôle, étapes et conseils pratiques

Elsa Galland
Mis à jour le
Publié le par

Neuf mois. Quelle aventure ! Ton agenda se remplit de rendez-vous médicaux, ton corps se transforme à vue d’œil, et les séances de préparations à l’accouchement s’enchaînent.

Alors forcément, une question te trotte en tête : qui va m’accompagner dans tout ça ?

Et nous avons la réponse ! La sage-femme est la professionnelle clé pour assurer ton suivi de grossesse (et spoiler, elle ne disparaît pas direct après la naissance 👀). Dans cet article, on te dit tout sur son rôle, avec l’œil expert et bienveillant de Clémence Perrazi-Menut. Sage-femme et maman, elle est aussi co-créatrice de la formation DILGA*.


Quel est le rôle d’une sage-femme pendant la grossesse ?

On croit souvent que la sage-femme n’entre en scène que le jour J. Faux ! Son rôle est bien plus large : 

  • Assurer le suivi médical des grossesses physiologiques (consultations, prescriptions, examens de routine).
  • Détecter les complications et orienter vers un gynécologue si besoin.
  • Accompagner la future maman dans sa préparation physique, psychologique et émotionnelle.

Tu peux donc choisir de faire ton suivi entièrement avec une sage-femme si ta grossesse n’est pas pathologique.

➡️ Tu entends parfois parler de doula ou d’accompagnant périnatale ? Fais le point sur leurs rôles et leurs différences dans notre article dédié.

Sage-femme à l’hôpital : comment ça se passe ?

Si tu accouches en milieu hospitalier, c’est souvent une sage-femme qui t’accueille, vérifie que le travail a commencé, pose éventuellement le monitoring et les perfusions si nécessaire. En bref, c’est elle qui t’accompagne jusqu’à la naissance.

Sauf en présence de complications (si la mère et/ou l’enfant est en danger), c’est elle seule qui conduit l’accouchement de A à Z. La sage-femme assure aussi les premiers soins pour ton bébé et réalise le fameux examen du score d’Apgar (celui qui vérifie la tonicité et la réactivité du nouveau-né). Certaines femmes ne voient même pas de gynécologue pour leur accouchement !

Le choix du lieu d’accouchement est une étape importante. Retrouve dans notre article toutes les clés pour bien choisir sa maternité.

Sage-femme en cabinet libéral : quel suivi possible ?

Les sages-femmes libérales assurent le suivi des grossesses sans pathologie particulière, les séances de préparation à l’accouchement (respiration, yoga prénatal, allaitement…), et parfois même les accouchements à domicile.

Elles peuvent aussi suivre les femmes tout au long de leur vie gynécologique (contraception, suivi de routine, ménopause, ect..) et dispensent des cours de préparation à l’accouchement qui recouvrent une préparation à l’allaitement.

Certaines se forment aussi à des pratiques complémentaires, telles que la sophrologie, l’acupuncture ou encore le yoga prénatal. Enfin, elles peuvent aussi assurer la rééducation périnéale pratiquée deux mois après l’accouchement.

Nouveau-né posé sur une balance médicale, soutenu par un professionnel illustrant le rôle sage-femme dans l’accompagnement des premières heures de vie.

💬 Le regard de Clémence, sage-femme et maman :

“J’ai à cœur d’accompagner les femmes dans mon métier, leur donner des clefs pour qu’elles puissent jongler sur tous les fronts, mais je suis aussi là pour leur faire prendre conscience qu’il faut apprendre à lâcher. Je le vis personnellement, donc je sais à quel point c’est essentiel. C’est une facette de mon métier que j’aime !”

Son témoignage illustre parfaitement la richesse du rôle de sage-femme : soigner, accompagner, écouter, et surtout comprendre les femmes dans leur quotidien.

Le parcours de suivi avec une sage-femme pendant la grossesse

Ta grossesse, c’est un vrai parcours médical et humain, avec des étapes bien précises, coordonnées par : ta sage-femme.

Les consultations prénatales obligatoires

En France, 7 consultations prénatales sont prévues et prises en charge à 100% par l’Assurance Maladie dès le 6ème mois. Et devine quoi ? Tous les examens prénataux peuvent être réalisés par ta sage-femme.

À chaque rendez-vous, elle vérifie : 

  • Ta tension, ton poids, l’évolution de ta grossesse
  • La croissance de ton bébé
  • Le rythme cardiaque fœtal

💡 D’ailleurs, minipouce facilite ton calendrier de grossesse avec une checklist complète des rendez-vous médicaux de la grossesse aux 2 ans de bébé. Trop pratique !

La sage-femme prend aussi le temps à chaque fois de répondre à toutes tes questions (même celles qui te semblent bêtes après une recherche Google angoissante 😅).

💬 Le conseil de Clémence :

“Avant d’aller taper sur Google le moindre de vos symptômes, écoutez-vous : aujourd’hui ça me tire, j’ai mal. Regardez la réponse qui est souvent en vous : la veille vous vous êtes disputée avec un proche ? Vous avez trop forcé pendant la journée ? Etc.

« Connais-toi toi-même » pourrait être ma devise : les réponses sont à l’intérieur et pas à l’extérieur.”

Bref, elle ne se contente pas de sortir son stéthoscope pour ton suivi prénatal. Elle écoute, rassure et fait le lien entre ton corps et tes émotions.

La sage-femme référente : une véritable alliée

Depuis 2022, tu peux désigner une sage-femme référente.

Son rôle ? Devenir ton point de contact unique et coordonner tout ton suivi médical. Elle t’aide aussi à prévenir les risques, t’orienter si besoin, et assurer la continuité avec l’hôpital ou la maternité.

Tu gagnes en sérénité avec une personne qui connaît ton dossier par cœur, et un seul numéro à appeler.

une maman moderne dans un café avec son bébé

C’est un peu la chef d’orchestre de ta grossesse. Et ça, crois-moi, ça change tout !

L’accompagnement global de la future maman

Le suivi de ta grossesse par une sage-femme touche à toutes les dimensions : les montagnes russes émotionnelles, tes doutes et tes petites victoires quotidiennes.

Préparer la naissance en confiance

Au-delà du suivi médical, la sage-femme propose des séances de préparation à l’accouchement. Selon ses compétences, cela peut passer par :

  •  Des cours collectifs ou individuels sur la respiration, la gestion de la douleur, l’allaitement.
  • Des approches complémentaires comme le yoga prénatal, qui permet de mieux accompagner les patientes dans la connaissance d’elles-mêmes.

L’idée ? Arriver le jour J plus sereine, et moins paniquer si la première contraction arrive dans un contexte imprévu.

Un soutien émotionnel précieux

La grossesse soulève mille questions, et beaucoup de futures mamans doutent de leur capacité à accoucher.

💬 Clémence partage son expérience :

En ce moment, je vois beaucoup de femmes qui ont un déficit de confiance en elles. Nombreuses sont celles qui se disent : vais-je être capable d’accoucher ? Vais-je y arriver ? Elles prennent plein de cours, d’activités, lisent des tas d’articles et de livres, consultent de nombreux spécialistes… La maternité est devenue très scolaire ! On cherche la tête bien pleine, or, on en sait déjà trois fois trop et il faut écouter le corps, le laisser faire et avoir pour cela déployé sa confiance en soi.”

Et elle ajoute :

“Les informations sont censées rassurer et déculpabiliser, mais elles deviennent anxiogènes. Je ne conseille jamais de bouquins à lire à mes patientes, je leur dis sur le ton de l’humour : vous en savez déjà trop, on n’accouche pas avec sa tête ! J’ajouterais, au lieu de lister des livres à lire, faites-vous une liste de vos kifs avant l’accouchement, de ce qui vous fait plaisir, de ce que vous aimez.”

Ces mots résument bien la réalité : la sage-femme ne transmet pas seulement des connaissances. Elle partage une expérience, une façon de trouver l’équilibre dans un moment où tout change, et ça, c’est rassurant. 🧡

Vision de la maternité : le regard d’une sage-femme

Clémence PERRAZI Sage-femme libérale Aix en Provence

Devenir mère, ce n’est pas uniquement vivre une grossesse et mettre un bébé au monde. C’est aussi traverser une période de transformation profonde.

Clémence Perrazi-Menut rappelle que la maternité n’est pas qu’un événement médical : 

“La maternité est une crise mentale, physique, morale, au même titre que l’adolescence. C’est la naissance de soi et on entre en crise avec sa propre mère, avec ses proches, on change de génération aussi. Ça renvoie à des moments de sa propre histoire qui peuvent être douloureux.”

Elle souligne également, qu’aujourd’hui, beaucoup de femme se sentent isolées après la naissance. Là où, autrefois, mères et grands-mères jouaient un rôle central, les jeunes mamans se retrouvent souvent seules pour apprivoiser ce nouveau quotidien.

Et concernant l’accouchement, Clémence préfère déconstruire certaines attentes trop rigides : 

On a aussi trop d’attentes actuellement sur l’accouchement par exemple. Ce n’était sans doute pas le cas il y a cinquante ans. « Projet de naissance » est un mot que j’ai banni de ma pratique : je ne prépare pas mes patientes à accoucher dans telle ou telle position, je les aide à vivre au mieux la rencontre avec leur bébé qui est la finalité de la grossesse, car l’accouchement n’est pas la finalité de la grossesse. La claque peut être énorme quand on a projeté trop de choses.”

On ne vous le répétera jamais assez, mais la grossesse ne se limite pas à une série de rendez-vous, et la vision de Clémence le rappelle. C’est aussi une expérience intime, parfois déstabilisante, mais que la sage-femme accompagne avec bienveillance pour aider chaque femme à trouver son propre équilibre.

Sage-femme, et les hommes ?

Ces dernières années, la profession s’est masculinisée. Dès lors, se pose la question de la masculinisation de l’appellation de ce métier traditionnellement dévolu aux femmes. Les Académiciens ont suggéré « maïeuticien » d’après le terme grec maieutikế, art d’accoucher, qui a donné maïeutique en français. Mais le terme peine à être adopté alors que le nombre d’hommes sage-femme en salle de naissance ne cesse d’augmenter.

Pour les praticiens eux-mêmes, le mot semble sans genre et les hommes se qualifient de sage-femme, une profession très clairement identifiée par la population dans son ensemble. Il paraît d’ailleurs que désormais, il ne faut plus écrire sage femme ou sage-femme, mais sagefemme… C’est un autre débat !

L’essentiel à retenir

Être enceinte, c’est avancer dans un territoire inconnu, parfois enthousiasmant, parfois déroutant. Le rôle de la sage-femme n’est pas seulement de te suivre durant les rendez-vous médicaux. 

Avec son regard professionnel et humain, elle t’accompagne à la fois dans ton corps et dans ton vécu de future maman. 🧡

Retrouvez Clémence Perazzi-Menut à Aix-en-Provence et en ligne :

Dilga formation et Dilga sur Instagram*Dilga : Formation s’adressant aux pros qui suivent les futures et/ou jeunes mamans, et qui veulent enrichir leur pratique grâce au yoga périnatal (prénatal et postnatal)

Le suivi d’une sage-femme durant la grossesse

Puis-je choisir librement ma sage-femme pour mon suivi de grossesse ?

En cabinet libéral, oui. Tu peux choisir ta sage-femme et tu peux garder la même tout au long de ta grossesse.

En maternité, en revanche, ce sont les sages-femmes de l’équipe présente qui t’accompagnent.

Quand consulter une sage-femme pour la première fois ?

Dès la confirmation de ta grossesse, tu peux prendre rendez-vous. La première consultation prénatale obligatoire a lieu avant la fin du 3ème mois, mais tu peux la voir avant si tu en ressens le besoin.

La sage-femme peut-elle venir à domicile ?

Oui. Les sages-femmes libérales se déplacent à domicile, que ce soit pendant la grossesse ou après l’accouchement (contrôle postnatal, aide à l’allaitement, pesée du bébé).

Est-ce qu’une sage-femme peut prescrire des médicaments ?

Oui, elle peut prescrire les examens, échographies et traitements nécessaires dans une grossesse normale. En cas de pathologie, elle t’orientera vers un médecin.