Décoder les pleurs de bébé : nos conseils pratiques
Vous êtes de jeunes parents démunis devant les pleurs de votre bébé ? Et s’il était possible d’apprendre le langage des pleurs afin de répondre aux besoins de votre nouveau-né ? Dans cet article, nous vous donnons les clés pour décoder les pleurs de bébé et nos conseils pour mieux gérer les crises de larmes.
Décoder les pleurs de bébé : une méthode révolutionnaire
Avez-vous entendu parler du Dunstan Baby Language ?
À la manière d’un dictionnaire, il recense les mots que disent les nourrissons. Voyons de quoi il s’agit.
Qu’est-ce que le Dunstan Baby Language ?
Priscilla Dunstan, musicienne australienne, est à l’origine de cette méthode révolutionnaire pour décrypter les pleurs des bébés : le Dunstan Baby Language.
Dotée d’une ouïe surdéveloppée, elle possède un don pour reconnaître les formes sonores. Lorsqu’en 1998, elle rencontre des difficultés avec son nouveau-né, elle met à profit ses capacités pour mieux comprendre son enfant. Elle identifie alors 5 sons que produit son fils et qu’elle parvient à associer à des besoins, à force d’essais et d’erreurs.
Avec le soutien de son père, docteur en psychologie infantile, elle se lance dans un programme de recherche scientifique pendant 8 ans.
Elle a ainsi pu travailler avec de nombreux parents et leurs bébés jusqu’à aboutir au Dunstan Baby Language.
L’une des conclusions tirées de ce travail est que les petits de 0 à 5 mois émettent les mêmes sons, quel que soit l’endroit du monde. Leur manière de s’exprimer est la même, c’est aussi valable pour la posture ! Ils auraient donc un langage universel.
Connaître le langage universel des bébés ✨
Pourquoi décoder les pleurs de votre bébé ?
En tant que parents, vous voulez répondre aux besoins de votre bébé. Mais il n’est pas aisé de savoir quoi faire quand bébé crie ! Si vous pouviez décrypter ce que votre enfant exprime, vous pourriez ajuster votre posture parentale.
Votre tout-petit se sentirait, par conséquent, plus rapidement compris, il serait moins stressé. Ses nuits seraient de meilleure qualité.
Aussi, le Dunstan Baby Language lutterait contre les risques du syndrome du bébé secoué. Il permettrait d’établir un meilleur lien avec l’enfant et de mettre en place des routines adaptées aux besoins de celui-ci.
Créer un lien fort en sachant calmer et apaiser son bébé : technique aux super-pouvoirs !
Traduire les pleurs de bébé avec le Dunstan Baby Language
Jusqu’aux 5 mois de l’enfant, le Dunstan Baby Language fait état de 5 sons identifiables.
Par la suite, il est plus difficile de les reconnaître, en raison du babillage que produit l’enfant.
Chaque cri a une phonétique distincte qui correspond à un besoin physiologique. Retrouvez LES sons décryptés : 🤗
Nèh : J’ai faim
La langue du bébé touche le palais puis redescend.
Ėh : J’ai besoin de faire un rot
Tant que le bébé produit ce son, on évite de le nourrir et on lui fait faire son rot.
Aoh : J’ai sommeil
La bouche du bébé a une forme ovale en « O » dû au réflexe de bâillement.
Èèrh : J’ai des gaz dans le bas-ventre
Le nouveau-né a généralement les poings fermés et les jambes raides lorsqu’il produit ce son.
Hèh : Je suis inconfortable
Le bébé a chaud ou froid, ou bien sa couche est mouillée.
De nouveaux sons peuvent faire leur apparition à partir de 12 semaines :
Guèn : Je fais mes dents
Le bébé salive et donne l’impression de se masser les gencives l’une sur l’autre.
Lelaol : Je me sens seul(e)
Le ton est plaintif et triste.
Nah : J’ai soif
La langue glisse d’avant en arrière sans terminer le mouvement de succion du mot.
Ouin : Je n’en peux plus
Le bébé a un trop-plein d’émotions. Son menton tremble, ses mouvements sont brusques et saccadés, l’ensemble de son corps est contracté. La bouche est grande ouverte.
Consultez cette vidéo pour écouter les sons :
Supporter les pleurs de bébé : quelques conseils
Que nous soyons parents, grands-parents ou professionnels de la petite enfance, nous aimerions tous pouvoir accompagner au mieux les petits d’homme. Même quand leurs cris se font stridents !
Intéressons-nous maintenant à l’aspect émotionnel des pleurs, et voyons quelles réponses nous pouvons apporter à nos bout’choux.
Les pleurs de décharge
Nous avons vu que Priscilla Dunstan considère que les bébés expriment fréquemment des pleurs spécifiques.
La vision d’Aletha Solter, psychologue spécialiste du développement de l’enfant, est différente. Pour elle, les pleurs du bébé sont plutôt un moyen d’extérioriser ses frustrations, sa colère ou encore la douleur de sa naissance. Il s’agit là de pleurs de décharge que l’on appelle souvent « pleurs du soir » alors qu’ils peuvent apparaître à tout moment de la journée. Les pleurs auraient donc une fonction et les nourrissons ayant connu un stress précoce pleureraient plus que les autres. Les pleurs serviraient, d’après la psychologue, de mécanisme d’évacuation du stress et il serait inutile de vouloir les faire taire à tout prix.
D’ailleurs, certaines études, menées par James J.Gross ou Werner Karle, ont montré que pleurer détend le corps. En effet, cela provoque un ralentissement du rythme cardiaque, abaisse la température corporelle et diminue la tension artérielle.
De plus, les larmes aident à réduire le taux de cortisol, l’hormone du stress, en évacuant la corticostimuline.
Soulignons que les propos d’Aletha Solter sont controversés, certains d’entre eux peuvent paraître culpabilisants. Elle parle notamment de mécanisme de contrôle des émotions. Il s’agirait par exemple de la tétée ou de la tétine qui seraient néfastes, d’après elle, car ils éviteraient la douleur plutôt que d’y remédier. Pourtant, la succion permet un réel apaisement alors pourquoi en priver votre enfant ?
Comment agir quand bébé pleure ?
Entendre pleurer un bébé peut être très difficile à supporter, surtout quand cela dure dans le temps et que l’intensité se fait croissante. Vous avez essayé de décrypter les pleurs de bébé sans succès. Voici nos suggestions et conseils pour gérer au mieux ces moments délicats :
- Rester calme
Assurez-vous d’être suffisamment calme lorsque vous prenez l’enfant dans vos bras, ce afin de ne pas lui communiquer d’émotions négatives. Si besoin, déposez-le dans son lit sur le dos et quittez la pièce quelques instants, le temps de vous recentrer.
- Passer le relais
Ne comptez pas que sur vous-même pour vous occuper entièrement de votre bébé. Si vous le pouvez, faites appel à un proche. C’est aussi un bon moyen de réduire votre charge mentale.
- Consulter des professionnels
Osez vous tourner vers des personnes compétentes : experts en sommeil, instructeurs en Dunstan Baby Language, psychologues ou encore médecins de la Protection Maternelle Infantile.
- Tester l’emmaillotage
Si votre tout-petit n’a pas encore 3 mois, vous pouvez essayer de l’emmailloter. Cela peut avoir un effet apaisant.
Vous voilà mieux armés pour décoder les pleurs de bébé. Rappelez-vous que l’essentiel est de ne pas vous énerver. Demander de l’aide peut être nécessaire parfois. Et si vous voulez découvrir de nombreux autres sujets autour de la parentalité, rendez-vous sur notre magazine en ligne.