CMV : bénin pour la mère, grave pour le fœtus
virus au microscope CytoMégaloVirus cmv de grossesse

CMV et grossesse : risques pour le foetus expliqués

Elsa Galland
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Le cytomégalovirus, de son petit nom CMV, est une infection bégnine pour les personnes dont le système immunitaire est solide. Il s’agit d’une infection virale due à un virus de la famille des herpèsvirus (dont on connait mieux l’herpès génital, la varicelle ou encore les boutons de fièvre).

Le CMV est une infection qui ne présente pas de danger pour la femme enceinte mais qui peut gravement affecter le développement du fœtus et dont les séquelles sont durables et peuvent se révéler handicapantes. minipouce fait le point sur les risques et les mesures de prévention de l’infection à cytomégalovirus.


Qu’est-ce que le CMV ?

L’infection à cytomégalovirus (CMV) est due à un virus de la famille des Herpèsvirus. Chez la femme enceinte, cette infection est grave car même si elle n’est pas dangereuse pour la mère, elle peut affecter le développement du fœtus et entraîner des séquelles durables et handicapantes.

Quels sont les symptômes du CMV ?

Chez les sujets en bonne santé et dont le système immunitaire fonctionne parfaitement, soit 90% des adultes infectés cette infection à cytomégalovirus (CMV) est asymptomatique : elle passera inaperçue. Chez les enfants on pensera à un simple rhume.
Les symptômes les plus classiques sont la fièvre et la fatigue parfois associées à des maux de tête et des courbatures, éventuellement un mal de gorge modéré ou une perte de poids.

Comment peut-on être infecté par le cytomégalovirus ?

Le CMV se rencontre uniquement chez les humain et il est très contagieux car on le retrouve dans tous les fluides produits par le corps humain : sang, urine, salive, larme, sécrétions nasales et vaginales mais aussi sperme et lait maternel.

Un individu contaminé reste contagieux pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines. La contamination se fait par contact : un rapport sexuel, un échange de salive, une poignée de main ou un éternuement peuvent contaminer l’entourage.

Selon le Vidal, « les enfants de moins de trois ans représentent la source d’infection la plus fréquente, par leur salive, leurs larmes, leur urine et leurs sécrétions nasales : selon les pays, on estime que 20 à 60 % des nourrissons en crèche excrètent du CMV, sans présenter de symptôme ».

main avec des bulles de savon

Comment se protéger du CMV pendant la grossesse ?

En l’absence de vaccin, la prévention de l’infection à cytomégalovirus CMV repose sur des mesures d’hygiène strictes, surtout si vous êtes enceinte et que vous fréquentez des enfants en bas-âge (ce qui est fréquent lorsque l’on construit sa famille) qui peuvent être porteurs sains.

Bonne nouvelle, à la suite d’une première infection passée inaperçue, le cytomégaolovirus demeure dormant dans certaines cellules du système immunitaire et si un réveil du virus est possible pendant la grossesse, le risque de transmission au fœtus est minime car les anticorps maternels combattent efficacement le virus.

Le CMV a une résistance est très faible dans le milieu extérieur. Le savon, la javel, les solutions désinfectante et la forte chaleur en viennent facilement à bout. Le respect des règles d’hygiène élémentaires éloigne donc conséquemment le risque d’infection à CMV : lavage des mains régulier et soigneux, mouchage dans des mouchoirs à usage unique et éternuement dans le coude.

enfants assis dans l'herbe

Si vous avez des aînés en bas-âge ou que vous ou les personnes qui partagent votre foyer travaillent en contact avec de jeunes enfants, L’Assurance maladie vous recommande :

  • de ne pas sucer leur cuillère ou leur tétine, et de ne pas finir leur assiette
  • de ne pas partager leurs affaires de toilette (serviette de bain, gant de toilette, brosse à dents)
  • de limiter le contact buccal avec les larmes et/ou la salive (ne pas les embrasser sur la bouche ou sur les yeux)
  • de se laver soigneusement les mains à l’eau et au savon après chaque change ou contact avec leurs urines (couche, pot, pyjama, draps salis…)
  • de se laver les mains après chaque contact avec leur salive : mouchage, repas, jeu, etc.

Comment est diagnostiquée l’infection à cytomégalovirus ?

Il n’y a pas de dépistage systématique de l’infection à cytomégalovirus chez les femmes enceintes. Une sérologie ne sera demandée qu’en cas de symptômes qui évoquent l’infection comme un état grippal avec fatigue et maux de tête chez la mère ou la présence d’anomalie(s) typique(s) de l’infection à CMV sur fœtus détectée(s) à l’occasion des échographies (foie hypertrophié, anomalies cérébrales ou placentaires).

Si une infection récente à cytomégalovirus est attestée pour la mère, le suivi de la grossesse est accru : échographie mensuelle dans un centre de diagnostic anténatal suivie d’une amniocentèse pour rechercher la présence du virus dans le liquide amniotique si une anomalie est détectée à l’échographie. À sa naissance, un suivi spécifique sera réalisé sur l’enfant contaminé in utero par le CMV.

futurs parents tiennent dans leurs mains une échographie du foetus

En cas d’atteinte très sévère du fœtus détecté à l’échographie, l’équipe médicale peut proposer une interruption de grossesse thérapeutique.

Infection à cytomégalovirus, quel danger pour le fœtus ?

Dans 90 % des cas, l’infection est inapparente chez le fœtus, mais des séquelles peuvent néanmoins apparaître chez l’enfant après la naissance, le plus souvent lorsque l’infection a eu lieu au dernier trimestre de la grossesse.

La moitié des fœtus contaminés à CMV présente des anomalies sévères détectables par échographie ou IRM et dans un tiers des cas, lors d’une infection sévère, une naissance avec prématurité conséquente ou une mort in utero peuvent se produire.

A la naissance, les nouveau-né qui on souffert d’une infection à CMV in utero présentent différents symptômes tels qu’un retard de croissance, une jaunisse, une paralysie ou des convulsions, paralysie avec pour les plus importants, un risque de séquelles neurologiques durables. On observe chez le tiers des sujets plus âgés qui ont eu des symptômes plus modérés une surdité ou un retard psychomoteur tandis que les deux autres tiers se développeront normalement. Ces enfants excrètent également du CMV pendant plusieurs années après la naissance, même après récupération complète.

Chaque année, en France, on observe environ 300 infections materno-fœtales par le cytomégalovirus, ce qui est très peu en regard des quelques 800 000 grossesses annuelles. Néanmoins, l’infection à CMV reste l’infection virale transmissible de la mère au futur nouveau-né la plus fréquente dans les pays industrialisés.

Vidal