Faire un enfant rendrait-il écolo ?
Enfant qui rempli un arrosoir

L’écologie facile pour jeune parent : réflexion

Elsa Galland
Publié le par
Mis à jour le

La prise de conscience écologique vous a cueilli par mégarde !
Avant de concevoir un enfant, la question de votre empreinte écologique ne vous était pas étrangère, mais soudain 💡🌍 ça a pris une réalité folle. Vous louchez devant les tutos pour fabriquer vous même des couches lavables en tissu certifié Oekotex ; vous flippez devant les listes d’ingrédients des savons pour bébé ; vous ne jurez plus que par les légumes bio mixés dans un robot dont le bol est garanti sans bisphénol… Bref, vous avez envie que votre enfant et ses enfants après lui puissent vivre une vie sur une planète comparable à celle que vous avez connue enfant. Mais vous ne savez pas par où commencer ? minipouce vous propose quelques pistes pour une écologie familiale positive !


Faire un enfant, ce n’est pas écolo ?

Nous on a envie de vous aider à respecter la planète sans angoisse. L’écologie punitive ou l’écoanxiété, très peu pour minipouce. La fameuse et très relayée étude de 2017 de l’université suédoise de Lund qui indique que faire un enfant de moins permettrait d’économiser l’émission de 58,6 tonnes de CO2 par an justifie pour certains le choix de faire un enfant de moins, voire de n’en faire aucun.

Mais cette étude est à nuancer. Faire un enfant c’est aussi la promesse d’un monde qui peut changer, c’est une façon d’espérer en l’avenir. C’est en tout cas le parti pris de Bénédicte Moret et Jérémie Pichon, illustratrice et auteur du guide de la Famille Zéro Déchet et parents de deux enfants pour qui ce serait un triste raccourci que de résumer un enfant qui vient au monde à son impact écologique à venir.

« Faire un enfant c’est espérer en l’avenir »

On ne dira pas que c’est grâce à notre cerveau reptilien (la théorie scientifique du cerveau tripartite est aujourd’hui invalidée) mais cette épiphanie écologique est si fréquente chez les jeunes parents qu’on se dit qu’il doit quand même y avoir là-dessous une affaire d’instinct de survie et de conservation 😁 !

Au sein d’un couple, les constats divergent mais les conclusions vont dans le même sens. C’est le cas chez Julien et Océane. « Je n’avais pas un besoin d’enfant, indique Julien. Je suis content qu’il soit là désormais même si je ne suis pas très positif en l’avenir. Depuis qu’il est là, je me dis qu’il faut absolument avoir une attitude méliorative« .
Pour Océane, l’éducation est au contraire un enjeu majeur : « je lis souvent, nous dit-elle, qu’un Indien a besoin de 0,7 planète terre pour vivre, un européen 3 et un américain 5. Avoir des enfants est donc une chose très positive puisque c’est l’éducation que nous allons leur donner qui va permettre que les choses changent. Faire un enfant c’est au-delà de la satisfaction de ton petit bonheur personnel.« 

Si on a un seul conseil à vous donner en matière d’écologie c’est de ne pas plonger trop loin et trop vite au début. Choisissez vos combats et gardez de la souplesse. Voici quelques propositions de clefs de changement : les couches, les vêtements, l’alimentation, le slow living et la sobriété.

Le change : des couches oui, mais pas n’importe lesquelles !

Sans aller aussi loin que les adeptes de la HNI (Hygiène Naturelle Infantile. Une lecture occidentale du pantalon fendu des petits garçons chinois qui mérite que l’on s’y penche mais qui demeure difficile à adapter à nos modes de vie), lorsque l’on veut modérer l’impact carbone d’un nouvel être humain, il faut changer le change !

Chez minipouce on n’est pas trop branchés couches jetables classiques qui contiennent de nombreux dérivés chimiques du pétrole, des blanchissants et des parfums potentiellement irritants. Nous ne sommes pas trop convaincus non plus du caractère indispensable de la présence des microbilles ou des cristaux absorbants composés de polyacrylate de sodium (SAP de son petit nom), un composé dérivé du pétrole et au pouvoir hautement absorbant. Si le risque semble faible ou nul pour les jeunes enfants, l’impact environnemental est sans appel : ces billes sont issues de la pétrochimie et ne sont donc pas biodégradables. A ces produits s’ajoutent le chlore pour blanchir les couches et les conservateurs en tout genre.

« Durant ses trois premières années de vie, un enfant utilisera en moyenne 4000 couches »

Mais quelles sont alors les alternatives ? Les couches lavables ne contiennent aucun SAP, pas de produits chimiques ni de parfums potentiellement allergisants, elles sont transportées en une seule fois jusque chez vous et peuvent être utilisées par toute la fratrie si elles sont bien entretenues. Les couches lavables sont donc plus écologiques que les jetables. Une fois déboursée la somme initiale pour l’achat d’un lot, elles représentent même une réelle économie. Grâce à l’emploi d’un voile de protection en cellulose de maïs on peut désormais facilement jeter le contenu solide de la couche et mettre à laver les rectangles absorbants. Si elle n’est pas mouillée la couche extérieure qui se ferme avec scratch ou pressions peut-être réutilisée. Nous vous recommandons d’acheter un pack découverte pour essayer les couches lavables.

Si vous n’avez pas encore l’âme d’une lavandière, les couches jetables estampillées écologiques sont un moindre mal. Elle contiennent très peu de SAP, ne sont pas blanchies au chlore et ne contiennent pas de substances allergisantes. Elles sont pour la plupart produites en France ou en Europe. Leur impact carbone est donc moindre que les couches industrielles classiques. Vous trouverez de nombreuses couches écologiques jetables sur minipouce.

On oublie aussi les lingettes jetables et remplies de produits pas très clean. Elles sont à réserver aux occasions particulières, comme un grand voyage en avion. Choisissez-les bio de préférence.

L’alimentation : boobs or bibs ?

Allaité ou biberonné bien-sûr c’est vous qui voyez. Même si la balance écologique penche en faveur de l’allaitement : c’est prêt, c’est à la température idéale, c’est sain, c’est gratuit, c’est sans intermédiaire du consommateur au producteur 😊, c’est sans emballage, ça ne voyage pas et on ne fait pas de vaisselle après. Si vous optez pour le biberon, il y a aussi des astuces pour nourrir sainement votre enfant et réduire votre impact sur l’environnement. Biberons en verre, en inox ou en plastique sans bisphénol, le choix est vaste !

« La balance écologique penche en faveur de l’allaitement »

Une fois que vous avez entamé la diversification alimentaire avec votre enfant, prenez le temps de cuisiner pour éviter le suremballage et les aliments industriels. Mettre un enfant au monde c’est aussi questionner ses propres habitudes. L’alimentation ne fait pas exception. On en profite pour revoir un peu sa copie côté menu et on choisit des produits bruts locaux et bio à cuisiner plutôt que des plats industriels déjà préparés. Moins de transport, moins de transformation, moins d’emballages : c’est plus de vitamines et moins de déchets. Vous serez vite le roi ou la reine des purées et compotes maison.

Considérez également le lait de suite bio et français pour votre enfant et afin de soutenir une filière d’avenir, durable.

Mettez les petites mains à la pâte. Dès l’âge de trois ans, parfois avant, les enfants aiment participer aux activités en cuisine, alors amusez-vous !

C’est l’occasion aussi de lever le pied sur l’alimentation carnée : pourquoi ne pas découvrir quelques plats végétariens ? Se lancer dans un potager pour ceux qui ont la chance d’avoir un bout de jardin et adopter des poules (l’oeuf coque extra-frais avec mouillettes de pain beurré est un must pour les enfants 🥚 !)

Téléchargez l’application Yuka (dont on ne sait toujours pas si elle se prononce yuca ou youka 😅) et vous verrez que certains produits réputés sains et green ne le sont pas tant que ça !

Less is more : privilégiez la qualité à la quantité

Pour les jouets de votre bébé, choisissez des matières naturelles et une production locale si possible. Ces objets peuvent sembler plus chers à l’achat mais ils sont un choix durable. Ils sont plus solides que les petits jouets en plastique fabriqués à l’autre bout du monde.

Envisagez aussi les jouets pour leur usage, plus que pour le fait de les posséder : renseignez-vous sur la présence d’une ludothèque dans votre quartier. Il y a sans doute également une bibliothèque médiathèque où vous pourrez emprunter des livres et de la musique. Plutôt que de stocker livres et jouets sur vos étagères, empruntez-les ! Depuis sa naissance jusqu’à ses 10 ans, soit une bonne partie de l’école primaire, n’oubliez pas qu’un enfant s’amuse d’un rien. Souvenez-vous, vos meilleures cabanes n’étaient-elles pas celles que vous fabriquiez avec des cartons et des draps ?!

« N’oubliez pas qu’un enfant s’amuse d’un rien »

Les vêtements sont aussi une source de pollution considérable. Evitez si possible les matières synthétiques et fiez-vous aux labels. Les matières naturelles sont à surveiller elles aussi. Le coton n’est pas toujours très écologique : il peut consommer énormément d’eau, être traité aux pesticides et subir des traitements chimiques nocifs pour être blanchi.

Vous pouvez par ailleurs faire le choix de l’achat de vêtements d’occasion. Comme les enfants grandissent vite jusqu’à 3 ans, leurs habits sont souvent peu portés et donc encore en bon état alors qu’ils sont déjà trop petits.

L’upcycling est aussi une option à explorer et qui nous plaît beaucoup chez minipouce. Soit vous avez la main créative et vous transformerez sans peine une chemise d’homme en jolie barboteuse ou bloomer, soit vous pouvez faire confiance à des marques qui ont l’upcycling dans leur ADN comme Rive Droite.

Chez minipouce nous avons pensé la liste de naissance comme un petit exercice de mise en perspective : réflechissez à chacun de vos besoins, à la façon dont vous envisagez d’élever votre enfant. Nous vous suggérons trois niveaux d’équipement, à vous de piocher dedans pour construire la liste qui vous convient. Evitez les achats et les cadeaux qui ne vous seront pas utiles.

💡 La liste de naissance idéale : la vôtre !

minipouce

Slow life : ralentissez et appréciez les petits plaisirs de la vie

Vous verrez que votre enfant s’émerveille d’un rien : le vent dans les branches, la lumière qui filtre à travers un volet, le trajet des fourmis ou l’escargot qui rentrent peureusement les cornes à la moindre frayeur. Spontanément, les petits enfants s’intéressent à leur environnement. Nous pouvons leur emboîter le pas.

Les enfants ont besoin d’amour et de sécurité. Pas forcément d’une montagne de jouets en plastiques et de vêtements fabriqués à l’autre bout du monde. Et vous, avez-vous vraiment besoin de plus ?

Enfant dans un champ de blé

« Les enfants ont besoin d’amour et de sécurité. Pas d’une montagne de jouets »

Prenez exemple sur l’ouvrage de Jérémie Pichon pour entrer en transition écologique. Un livre décomplexant, encourageant. Allez, tous au vert 🌱🌱🌱 ce n’est pas si compliqué… Peut-être que la planète vous dira merci ❤ et votre enfant certainement !