L’haptonomie vous permet de communiquer avec le fœtus par le toucher à travers la paroi du ventre maternel. Cette technique employée par les sages-femmes a été mise au point par Frans Veldman, un médecin néerlandais, durant la deuxième moitié du XXe siècle.
Cette « science de l’affectivité »
Qu’est-ce que l’haptonomie ?
Haptonomie est un terme issu du grec haptein, toucher. Selon Frans Veldman et ses disciples, l’haptonomie permet, dès la vie fœtale, de créer un lien affectif entre les parents et leur futur bébé. Elle est très souvent prénatale mais peut être postnatale et trouver une application tout au long de la vie. « La relation affective qui s’établit pendant cet accompagnement entre le père, la mère et l’enfant, favorise l’épanouissement du sentiment de parentalité partagé, de responsabilité affective vécue ensemble. »
« Rendre heureux les humains, c’est le but principal et essentiel de l’haptonomie »
Frans Vedlman, Le défi de la vie
Comment pratiquer l’haptonomie ?
L’haptonomie peut être pratiquée isolément mais elle s’insère souvent dans le cadre plus large d’une préparation à l’accouchement et à la parentalité, proposée par une sage-femme. Cependant, les séances d’haptonomie ne se déroulent pas en groupe. Il s’agit d’un moment d’intimité entre les futurs parents et leur enfant à naître : la fameuse triade père-mère-enfant.
Qui peut pratiquer l’haptonomie ?
L’haptonomie est le plus souvent pratiqué par les sages-femmes. Cependant toutes les professions médicales et paramédicales sont indiquées : les médecins généralistes ou pédiatres, les gynécologues-obstétriciens ou encore les psychologues etc. peuvent choisir de se former à cette pratique.
L’haptonomie est-elle remboursée par la sécurité sociale ?
Aujourd’hui, les séances d’haptonomie coûtent une cinquantaine d’euros chacune et ne sont pas remboursées par la sécurité sociale si elles n’entrent pas dans le cadre d’une préparation à l’accouchement. Si elles ont lieu durant une ou plusieurs des huit séances de préparation à l’accouchement données par une sage-femme ou un médecin formé, ces séances peuvent être remboursées mais elles seront conduites en groupe, ce qui n’est pas optimal pour l’haptonomie.
Certaines mutuelles remboursent tout ou partie des séances d’haptonomie, renseignez-vous au début de votre grossesse.
Comment se déroule une séance d’haptonomie ?
Durant les séances, le père et la mère sont invités à placer leurs mains sur le ventre maternel afin que le bébé puisse leur répondre en bougeant. Grâce à ce tact, une sorte de jeu chorégraphié se met en place et apporte un sentiment de sécurité au futur enfant. Les exercices seront répétés à la maison afin de consolider cette forme de communication qui pourra être poursuivie après la naissance (comment porter son enfant, comment le sécuriser et le conduire vers l’autonomie etc.) Les exercices d’haptonomie à la maison peuvent être pratiqués par les frères et les sœurs aînés qui intègrent ainsi le futur enfant à la fratrie.
Quand commencer l’haptonomie ?
La fin du premier trimestre de grossesse est le bon moment pour commencer les séances d’haptonomie. En effet, dès le quatrième mois de la grossesse, le fœtus perçoit les pressions, même légères, exercées sur le ventre de sa mère. Les séances ont en général lieu à raison d’une fois par mois ou toutes les trois semaines et les exercices doivent être répétés à la maison. Il sont sans danger pour l’enfant et la mère.
L’haptonomie, ils ont essayé et ont adoré
« Pour la grossesse de Gabin, nous n’avions pas eu connaissance de la pratique de l’haptonomie. C’était une grossesse sans histoires, nous avons sans doute passé du temps à faire de l’haptonomie sans le savoir. C’est une pratique assez intuitive et lorsque vous passez du temps en conscience à toucher votre ventre et que le bébé bouge et semble vous répondre, c’est déjà une forme de communication ! Lorsque je suis tombée enceinte de Zoélie, j’étais un peu plus fatiguée, j’avais du mal à me sentir connectée. C’était une période professionnelle très intense et Gabin encore petit me prenait beaucoup de temps. Il m’a semblé que j’avais besoin d’un accompagnement un peu différent de ma première grossesse. J’avais un souvenir assez net des séances de préparation à l’accouchement et je ne me voyais pas recommencer. Je voulais en revanche être suivie par la même sage-femme mais lorsque je suis arrivée pour mon premier examen, c’est sa remplaçante qui m’a ouvert la porte ! Elle était bienveillante et a su entendre que je ne ressentais pas le besoin de suivre une préparation classique à nouveau. Elle m’a donc parlé de l’haptonomie et je me suis laissée tenter avec mon compagnon. J’ai apprécié les séances individuelles. Ce temps de connexion, à deux avec le futur enfant, calme et concentré, m’a fait beaucoup de bien. Je crois que cela m’a aidé à prendre pleinement conscience que nous attendions ce deuxième enfant. Aujourd’hui Zoélie est une petite fille d’un peu plus d’un an, très éveillée mais néanmoins calme et affectueuse. Je n’ai pas de certitudes mais je pense que c’est un peu grâce à l’haptonomie qui nous a permis de nous connecter avant sa naissance. Même Gabin, alors qu’il était si petit, c’était pris au jeu et posait patiemment ses mains sur mon ventre. »
Aurélie et Nicolas, parents de Gabin, 4 ans et Zoélie, 1 an
L’haptonomie, ils ont essayé et sont un peu mitigés
« Nous avons entendu parler de l’haptonomie alors que j’étais déjà enceinte de 7 mois. Je pense que j’aurais apprécié commencer cela bien avant, aux alentours du 4e mois… Notre expérience de l’haptonomie a été mitigée. Nous avons cherché une accompagnante périnatale spécialisée dans ce domaine. Très douce et passionnée mais le rendez-vous est resté trop « perché », trop spirituel pour mon compagnon sans doute à cause de l’approche particulière de l’accompagnatrice. Des phrases comme « Faites un être ensemble à 3 » sont restées opaques pour le papa 😂 ! Et vivre un moment de connexion aussi intime sous le regard d’une tierce personne extérieure à notre couple, nous n’y étions clairement pas préparé ! Pour une prochaine grossesse, je m’y prendrais plus tôt pour profiter au mieux d’un tel accompagnement, de ce qu’il peut apporter afin de se projeter, et je prendrais soin de trouver quelqu’un qui nous correspond. Ou de faire cela juste entre nous en toute intimité.«
Laura et Alexis, parents de Eliot 3 ans
Alors, avez-vous envie de communiquer avec votre bébé grâce à l’haptonomie ?